samedi 31 mai 2014

Iscomigoo veut courir un marathon mais...


J'y pense, j'y pense, j'y pense de plus en plus. Ca devient presque une obsession. 
A presque 25 ans, j'ai envie de courir un marathon. Plus je me remets à la course plus j'y songe sérieusement. 
Hier soir j'ai, encore, passé ma soirée à lire des récits de gens ayant couru le marathon pour la première fois, à aller sur des blogs de runners confirmés préparant le marathon. Je lisais leur souffrance, les difficultés, les aléas mais aussi et surtout leur joie de triompher, leur fierté de finir malgré parfois des chronos désastreux, leur émotion face à l'adversité. Je vous jure, j'en avais les larmes aux yeux. Oui je suis quelqu'un de sensible.
Et plus je lis ces histoires, plus j'ai envie de connaître ces émotions. J'ai envie d'arriver à un point de non retour, un point où, au bord du gouffre, dans les pires moments de doute et de douleur, on apprend à se connaître, à savoir qui l'on est vraiment. Ca fait un peu maso mais j'assume.

Oui j'ai envie de courir un marathon mais j'ai des craintes.
Ce n'est pas tant que j'ai peur de ne pas finir, même si oui j'ai très peur de ne pas finir, ça serait un échec retentissant pour moi vu que j'ai toujours fini toutes mes courses. Mon ego en prendrait un coup. Mais ce n'est pas tant ça. Non ce n'est pas la peur d'échouer, cette peur elle fait partie de toutes les courses dans une moindre mesure. 
Le fait de m'astreindre à un entraînement et de suivre à la lettre un plan d'entraînement non plus. Je suis quelqu'un que la routine ne dérange pas. Preuve en est, je cours 30 tours au parc donc c'est long, j'ai déjà fait des sorties de 2h30 comme ça quand j'étais en forme pour courir. Et quand je m'entraîne sérieusement, je m'entraîne sérieusement et scrupuleusement. Je suis rigoureuse. Je me connais.
C'est le mental alors Iscomigoo ? Non, même si je pleure, je pense être quelqu'un de fort, ayant un bon mental et une force de caractère. Je dis je pense car il y a ce qu'on pense devant son ordi et après il y a la réalité du marathon parfois terrible. Mais je fais du sport depuis toute petite et ça m'a appris à être persévérante, je déteste perdre et abandonner encore plus, j'aime repousser mes limites et me prouver des choses à moi-même. Ce n'est pas le mental.

Non c'est autre chose.
  • Tout d'abord à 25 ans, est-ce trop jeune ? On sait que pour le running longue distance, les coureurs aguerris font d'excellents temps et que l'expérience joue un rôle primordial dans la préparation : meilleure connaissance de soi, du matériel nécessaire, des plans d'entraînement . On m'a dit que courir le marathon trop jeune, c'est-à-dire avant 25 ans, n'était pas bon physiquement, que c'était trop violent pour le corps.  Est-ce le cas ? Devrais-je attendre ?
  • L'épuisement physique. J'ai peur de l'épuisement physique. Je vous avais parlé ici brièvement de ma carence en fer . Les sorties longues pompent dans le fer et je crains d'avoir de nouveau une carence en fer, dont je me remets doucement, très doucement car le fer remonte très très très lentement. Je ne voudrais pas revivre ça, ça a été l'enfer. Bon après maintenant, je fais attention, je mange du steak avec du persil et des aliments plein de fer et de vitamine C. Mais j'ai peur avec le rythme des sorties et les sorties longues de ne pas m'en sortir côté nutrition. Je suis une fille mince de par nature 1m70 pour 47 kilos. Je n'ai pas énormément de gras dans mon petit organisme et en plus j'ai une tendance à mincir très vite avec l'entraînement. J'ai beau faire je fais partie des gens secs comme on dit, musclés (I hope) mais secs. Alors oui c'est bien pour la légèreté et la rapidité que je gagne mais pour mon corps c'est plutôt violent en termes d'énergie consommée.  
  • Dans cette même veine nutrition, je ne sais pas comment gérer la course, les entraînements et le petit déjeuner. Généralement Iscomigoo court à jeun, ce n'est plus un secret. Ca va bien pour les petites courses, pour les 10 km de toute manière je n'ai pas besoin d'un entraînement spécifique car je ne recherche pas un chrono. Je vise de plus longues distances. Pour les 20 km ça commence à être limite de courir à jeun mais pour des raisons de légèreté, c'est pour l'instant ce qui me correspond. Mais pour un marathon, je ne pourrai pas suivre le rythme des entraînements si je fais ça, ça va me tuer et prendre dans mes réserves nutritionnelles. Et je risque de me blesser, de me fatiguer. L'une des solutions serait de courir le soir. Le jour de la course je ne sais pas non plus comment m'organiser, je n'ai jamais mangé un plat de pâte le matin à 5h avant une course. J'exagère mais c'est l'idée.
  • On y vient. Je redoute les désagréments au cours de la course. Les crampes insurmontables oui mais surtout les désagréments intestinaux pour faire court. Fort heureusement ça ne m'est jamais arrivé pour le moment en course mais ça peut arriver sans crier garde, avec le stress, avec un mauvais ravitaillement, une mauvaise allure. J'ai lu un article d'une femme qui durant son marathon s'est fait sur elle juste avant d'arriver au coin toilettes et elle a continué pendant la fin de la course ainsi. Et encore, elle c'est une chanceuse, elle a pu continuer à courir. A en croire par les topics sur internet, c'est un point à ne pas négliger. Se préparer au marathon c'est une chose mais se préparer à perdre sa dignité, ça en est une autre. Bref, ça peut venir mettre un terme à mon rêve (oui courir un marathon est sur ma liste des choses à faire dans ma vie. Pour l'instant je n'ai pas grand chose de certain dans cette liste mais courir un marathon c'est à faire pour moi) et dire que je n'ai pas fini le marathon à cause de ça, jamais de la vie, Je ne m'appelle pas Yohann Diniz.
  • Réussir à organiser ma vie autour du marathon et caser mes séances running. Je dis ça et encore je n'ai pas de vie familiale, pas d'enfant. Mais bon il y a toujours le boulot, les amis, la vie perso et la vie tout simplement qui fait que.
  • Le matériel. C'est bête mais depuis toujours, je cours sans rien. Je suis un peu une coureuse minimaliste. Je n'ai pas de montre, pas de musique, pas de cardiofréquencemètre, pas de gel, pas de bouteille Gatorade. Je ne cours jamais avec de la nourriture sur moi sauf pour les courses officielles. Je ne fais pas de fractionnés pour le moment. J'en faisais en club d'athlétisme et c'était vraiment cool et ça me faisait progresser mais là au parc je n'en fais pas. Pour m'entraîner j'augmente les distances au fur et à mesure et je me force à accélérer sur la fin. Alors voilà courir un marathon, ça serait un monde nouveau. Un monde fait de plans d'entraînement et d'équations : 2X1000 + 6X100 avec allure cible marathon, intervalle à allure croisière, un monde où VMA côtoie chaussettes de contention et  gatosport.
Alors face à ça, je suis un peu désarçonnée et je me dis que j'ai énormément de choses à changer dans ma manière de faire, de courir, de manger, de m'entraîner, de me reposer. Et en même temps je trouve ça excitant. Et en même temps je ne sais pas par où commencer. Et en même temps quel goût ça a le gatosport bordel ?



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